Locomotive à vapeur 141 TD 740 – Détails

Retour à la page précédente

Historique de la locomotive

Notre locomotive à vapeur fait partie d’une série de 42 locomotives commandées en 1932 par la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est à la Société Française de Construction Mécanique de Denain. Affectées au dépôt de la Villette et de Vaires, elles assuraient la desserte au départ de Paris-Est des trains de banlieue pour Meaux, Château Thierry, Gargan, Longueville… À la création de la SNCF en 1938, la série fut numérotée 141 TC 701 à 742.

En 1955, après l’électrification des premières lignes de la banlieue Est, sept machines, dont la nôtre, furent mutées à la région Ouest. Le reste de la série continua à assurer son service jusqu’en 1960, date à laquelle les trois dernières machines furent ferraillées.

La couleur "blanc lunaire" caractéristique des lampes à pétrole SNCF.
La couleur « blanc lunaire » caractéristique des lampes à pétrole SNCF.

Le 24 mai 1955, notre machine est donc mutée sur la région Ouest au dépôt des Batignolles. Elle y rejoint 40 locomotives du même type, également commandées en 1932 par le Réseau Etat pour ses trains de banlieue au départ de Paris Saint-Lazare. Elle est ré-immatriculée 141 TD 740. À cette époque, ces trains étaient composés de rames Talbot ou de rames à deux étages, très typiques de cette banlieue. La 141 TD 740 fut munie comme ses consœurs du dispositif de réversibilité : il permettait aux trains de circuler dans les deux sens sans avoir à remettre chaque fois la locomotive en tête. Un poste de conduite était aménagé dans la dernière voiture. De là, grâce à un appareillage pneumatique et électrique, le mécanicien conduisait à distance sa locomotive qui poussait le train. Seul le chauffeur restait à l’arrière pour alimenter le feu. La 141 TD 740 est affectée au service des lignes de Paris Saint-Lazare à Mantes via Poissy ou Conflans-Sainte-Honorine. Le 19 septembre 1966, lors de la mise en service de l’électrification de la ligne Paris-Rouen via Poissy, elle ne circule plus que sur la ligne de Conflans-Sainte-Honorine et est mutée au dépôt de Mantes-La-Jolie.

Plaque de la locomotive.
Plaque de la locomotive.

Le 28 février 1967, la ligne de Conflans est elle aussi électrifiée. Tout service vapeur au départ de Paris-Saint-Lazare cesse. La 141 TD 740 et ses consœurs sont réformées. À cette date, notre locomotive avait parcouru 971.437 kilomètres. La 141 TD 740 est garée au dépôt de Mantes le 3 avril 1967 et rayée des effectifs de la SNCF le 19 août 1968. Alors que toutes les autres machines de sa série sont vouées à la démolition, notre future locomotive est choisie pour figurer au musée du chemin de Fer de Mulhouse. En attendant sa restauration, elle est garée au dépôt d’Angers, puis à celui de Thouars. Malheureusement elle reste à l’extérieur, livrée aux intempéries, et son état ne cesse de se dégrader. En 1981, la SNCF juge cette locomotive irrécupérable et décide de la vendre.

La 141 TD 740 en gare de Paimpol (22) lors de la saison estivale 2011. 07/07/11
La 141 TD 740 en gare de Paimpol (22) lors de la saison estivale 2011. 07/07/11

Notre Association en fait l’acquisition le 11 février 1982. Fin février 1982, la TD 740 est acheminée à l’ex-dépôt du Buisson loué à la SNCF. Les membres de notre Association se mettent au travail. Plusieurs milliers d’heures seront nécessaires pour la remise en état de marche. La chaudière est ré éprouvée par le service des Mines le 2 juillet 1982 et la machine fait ses premiers tours de roues après plus de 15 ans d’inactivité le 29 septembre. Début 1991, nous installons notre locomotive à vapeur ainsi que tout le reste du matériel sur le site SNCF de l’Entretien Matériel de Limoges Puy-Imbert. En 1995 et 1996, notre machine va subir une grande révision conformément aux instructions SNCF en vigueur. La révision de la chaudière sera réalisée en 1999.

Depuis sa construction, notre locomotive a parcouru plus d’un million de kilomètres. La livrée et la décoration de la locomotive ainsi que la rame de voitures voyageurs tractée par cette machine sont conformes à celles du début des années 1950. Cette machine a été classée parmi les monuments historiques au titre de la préservation du patrimoine industriel par décret ministériel en date du 30 octobre 1987.

Caractéristiques techniques

Date de construction 27 décembre 1932
Machine à simple expansion 3 cylindres de 510 mm de diamètre
Timbre de la chaudière 14 bars
Capacité de la chaudière 9 m3
Diamètre des roues motrices 1,42 m
Capacité en eau des soutes 13 m3
Capacité en charbon des soutes 5 t
Masse en charge 109 t
Longueur de la machine 15 m
Puissance 1.000 kW (1.360 CV)
Effort de traction 29 t
Vitesse limite 90 km/h
Consommation moyenne aux 100 km 1,5 t à 2 t de charbon et 15 à 20 m3 d’eau

Retour à la page précédente